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Situation exceptionnelle

Que c’est difficile !

Nous sommes tellement navrés que le monde entier découvre la peur de la maladie, associée à celle de la mort, que tant d’entre nous connaissent si bien.

Cette fois, pour les familles touchées par le cancer d’un enfant, il s’agit de la peur de la contamination involontaire. Si le cancer n’est pas contagieux, ce petit virus l’est, et sans distinction.

Pour les familles d’enfants atteints d’un cancer, c’est un douloureux rappel de la peur primale à l’annonce du diagnostic. Cette fois, l’Autre est un danger et l’on ne peut se cacher pour toujours.

Ces prochaines semaines vont être difficiles pour tous, les enfants en traitement, les enfants qui ont dû être greffés, ceux qui viennent à peine de terminer, sont à risque, tout comme les anciens. Ils sont à nouveau isolés. Tous les jours nous entendons : mais comment on va faire ? Un rappel difficile surtout pour ceux qui viennent de reprendre une vie normale, qui n’avaient plus à rester à la maison pour prendre soin de leur enfant. Un rappel douloureux pour les enfants qui ont été parfois longuement déscolarisés. Mais alors, ils étaient les seuls, les autres continuaient leur parcours scolaire.

Cette fois, cela concerne tout le monde : tout s’arrête pour laisser passer le virus, pour qu’il disparaisse et laisse chacun reprendre sa route.

Une route qui ne pourra pas être la même, qui sera marquée par un avant et un après, nous le savons bien. Une route où nombre de familles de bien-portants auront touché du doigt la peur de la fin, l’absence de contrôle de sa vie et le stress que cela engendre que nous connaissons si bien.

L’expérience laisse des traces, et, pour une fois, les familles de notre association ont une longueur d’avance dans la connaissance des ressources intérieures à aller chercher, dans le prix que cela coûte en relations humaines d’être coupés des autres, dans le prix financier que chacun doit payer : perte d’emploi, augmentation des coûts, etc.

Peut-être qu’elles pourront rassurer les autres parents, leur dire qu’on trouve des solutions, et que l’entraide est une ressource des plus simples : faire les courses les uns pour les autres, préparer des repas pour d’autres, s’envoyer des petits mots.

Par chance, cette fois, ce ne sera pas pareil, au moins pour un temps : le grand nombre de familles touchées et d’entreprises concernées vont pouvoir bénéficier de mesures que nous aurions rêvé de pouvoir obtenir pour toutes les familles durement touchées par un cancer. Heureusement, et cela prouve que le nombre est une force. Peut-être que nous pourrions nous inspirer des habitants d’un quartier en Italie, confinés chez eux.

Il va falloir innover, gageons que les familles, toutes les familles, sauront le faire ensemble, car ensemble, on est vraiment plus forts !